Valentine Almonte-Pons - L’agilité logistique en héritage
Key Account Manager chez Colis Privé
Lorsque je rencontre Valentine, au début de l’été 2021, c’est par écrans interposés : toutes les restrictions liées à l’épidémie de Covid-19 ne sont pas encore levées. C’est aussi quelques semaines à peine avant l’annonce de l’entrée en bourse de Colis Privé. Enjouée et solaire, elle est aussi extrêmement discrète, et n’évoquera pas le sujet.
Cela fait cinq ans que cette pétillante quasi-trentenaire travaille au sein du groupe Hopps, après avoir passé quelques années à développer le e-commerce dans un réseau de galeries d’art, Carré d’artistes. Comment passe-t-on de la gestion d’un portefeuille d’artistes à la disruption du monde postal français ? Par les hasards de la vie, mais aussi la force des liens familiaux, puisque le père de Valentine est l’un des deux cofondateurs du groupe. En 2017, au moment de l’acquisition d’Adrexo par Colis Privé, elle postule à un poste clé de cette fusion. “Je n’ai jamais voulu à tout prix travailler avec mon père, mais le job et ses enjeux étaient trop intéressants pour laisser passer cette opportunité.”
De ce métier appris sur le tas, puisqu’elle a une formation généraliste d’école de commerce (elle est diplômée de Kedge Business School en 2015), Valentine a ainsi fait son quotidien. “L’objectif était de créer des synergies entre Adrexo, qui possédait un énorme maillage national, et Colis Privé qui avait besoin de s’étendre géographiquement,” explique-t-elle. Elle a alors travaillé pendant un an à créer des ponts entre les deux entreprises pour adresser le marché des petits e-commerçants, avant de devenir Responsable Grands Comptes chez Colis Privé.
Le poste lui va plutôt bien, elle qui, petite, voulait être vendeuse. Des après-midi passés à vendre des bracelets à ses copines ou du muguet aux passants, elle a gardé un goût du relationnel, du tissage de lien : “être commercial c’est d’abord une personnalité avant d’être une expertise métier,” affirme-t-elle. Aujourd’hui, elle est notamment chargée de développer les clients du Sud de l’Europe, d’où sa localisation à Aix-en-Provence, alors que le reste de l’équipe est basé à Paris. Ce qui la passionne, c’est de pouvoir mixer les besoins et les envies de ses clients avec l’agilité et l’adaptabilité de Colis Privé : “On est une entreprise qui dégaine très vite,” raconte-t-elle, “et j’aime l’idée de pouvoir faire concorder les évolutions respectives de mes clients et de l’entreprise.”
Elle souligne notamment la rapidité de décision et d’application des plans d’actions de l’entreprise, dans des périodes de crise comme les confinements passés ou les cyber-attaques de mai dernier. De l’épidémie de Covid, elle ne retient que le positif : “c’était intense, mais tellement intéressant. Nous avons fait trois ans de croissance en un an. Cela nous a permis d’asseoir notre notoriété et de renforcer la confiance de nos clients.”
De son père, elle parle peu, gérant de son mieux, avec sincérité et modestie, son lignage et un syndrome de l’imposteur qui transpire malgré elle.“J’estime avoir réussi à prendre ma place dans l’entreprise sans être cataloguée comme la fille du patron : je suis Valentine, et pas la fille de Frédéric.” Elle admire la capacité de son entrepreneur de père à faire grandir la structure où elle évolue : “le vrai challenge de Colis Privé est de mener de front une croissance énorme, tout en conservant son âme d’entreprise à taille humaine. Il ne faut jamais perdre l’idée que tout est toujours possible, rapidement et facilement.”
“J’admire le parcours de mon père et je m’en inspire beaucoup, mais je n’ai envie d’être ni son reflet ni son ombre,” conclut-elle. Qu’a-t-elle en tête pour l’avenir ? Tout va si vite que, même imprécises, les opportunités semblent nombreuses. “En France, toutes les solutions de distribution disponibles sont complémentaires,” analyse-t-elle, “chaque acteur a ses forces et faiblesses, personne ne fait tout et chacun peut ainsi trouver sa place pour innover. Ce n’est pas forcément le cas dans tous les pays d’Europe.” On comprend alors que l’international la démange - pourquoi ne pas s’envoler vers le sud de l’Europe pour y développer les activités de livraison du groupe, avant de potentiellement lancer sa propre entreprise ? Affaire à suivre…
5 fun facts
Un objet de son bureau : Mon "cocotier à prospects" sur lequel j'accroche le nom des clients que j'aimerais accompagner. Lorsqu'une "noix de coco" tombe de l'arbre, c'est une belle victoire !
L’époque de l’histoire où elle aurait aimé vivre : Les années 20, pour participer à l'émancipation des femmes.
Un endroit pour s’inspirer : Barcelone, pleine d'énergie et de richesses.
Un endroit pour déconnecter : Sur un âd, au large de la plage.
Une citation qui l’accompagne : "Il en faut peu pour être heureux"